À la fin octobre, le gouvernement du Québec a annonçait qu’il coupait de 60 % le budget accordé aux Centres locaux de développement (CLD) de la province et qu’il souhaitait que leur expertise soit transférée aux MRC. Ultimement, ce sont toutefois les MRC qui devaient choisir d’abolir ou de conserver la structure existante des CLD pour assurer le développement de son territoire. Comme le statu quo n’était pas une option et que le manque à gagner s’élevait à plus de 337 000 $ pour la MRC de Montmagny, les maires ont unanimement résolu, le 25 novembre dernier, d’assumer la compétence du développement touristique, rural et économique de la région. Cette décision entrera en vigueur le 1er janvier 2015.
Pour aider la MRC à assumer ses nouvelles fonctions en matière de développement, le Conseil des maires entend conserver les trois tables de travail actuelles, soit les tables Tourisme, Ruralité et Affaires, et souhaite que les représentants actuels continuent d’y siéger avec la même autonomie d’action. Il compte également mettre en place une toute nouvelle Table de développement régionale qui regroupera des personnes issues de divers secteurs d’activité. Cette nouvelle table de travail aura comme principal mandat d’assurer le suivi du Plan d’action local pour l’économie et l’emploi (PALÉE) en lien avec les principaux axes de développement identifiés par le milieu dans une vision de rétention et d’attractivité.
« Dès les premières annonces gouvernementales, nous avions déjà affirmé que le statu quo n’était pas une option pour nous. Et comme la MRC de Montmagny est une organisation responsable, il était hors de question de refiler la facture aux citoyens et aux entreprises. Nous avons donc réfléchi à la meilleure manière de gérer ces coupures et la reprise des mandats de développement économique régional s’est avérée être la solution la plus logique », d’expliquer le préfet de la MRC de Montmagny, M. Jean-Guy Desrosiers.
« Dans notre réorganisation, nous avons essayé d’identifier des éléments administratifs qui pourraient être mis en commun pour faire des économies et créer une meilleure synergie. Nous avons également tenté de conserver le plus possible l’expertise en place en donnant notamment plus d’autonomie aux tables sectorielles qui sont majoritairement composées de citoyens. Plusieurs choses se préciseront au cours des prochaines semaines, mais nous savons maintenant dans quelle direction nous allons et nous travaillerons très fort pour ne pas que la région souffre trop de ces compressions budgétaires », d’ajouter M. Desrosiers.
Réaction du CLD
Informé au cours des derniers jours de la décision prise par la MRC, le président du CLD, M. André Fortin, a précisé que son conseil d’administration avait demandé par voie de résolution que le conseil des maires attende avant de sceller le sort de l’organisme qu’il préside depuis 2012.
« Comme la loi n’est pas encore passée et que d’autres MRC ont pris la décision de ne pas abolir leur CLD, nous pensions qu’en dépit des coupes budgétaires, il n’y avait pas urgence d’agir et que nous avions encore un peu de temps pour rencontrer certains organismes du milieu afin d’évaluer les meilleures solutions de synergie possibles. Même si notre requête n’a pas été retenue, nous continuerons malgré tout notre réflexion pour participer activement à la réorganisation du développement régional. Une chose est certaine, il m’apparaît essentiel de conserver la vivacité des tables sectorielles. Je crois que sur ce point, nous sommes sur la même longueur d’onde », de confier M. Fortin.
Soulignons qu’en matière de développement économique régional, la MRC de Montmagny signifie ses attentes au CLD depuis novembre 2010 et que ce dernier a déjà veillé à intégrer ces attentes à son plan de travail (PALÉE). Il y aura donc une continuité puisqu’en reprenant le mandat de développement, la MRC poursuivra le plan de travail mis en place par le CLD auquel elle a collaboré ainsi que le travail de réflexion des tables Tourisme, Affaires et Ruralité existantes.
Cette intégration de mandat permettra toutefois d’optimiser les ressources financières et la synergie entre les équipes de travail. C’est grâce à la grande collaboration qui existait déjà entre les deux organisations ainsi qu’au partage de services déjà établi (même système de comptabilité, système de téléphonie IP intégré, salles de réunion communes, salle de serveur informatique unifiée, etc.) que cette intégration est possible.